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Après une évasion estivale qui m’a permis de fuir la triste réalité politique et sociale actuelle, je constate que le retour est raide. Voici quelques chiffres, faits et constats pour renouer avec les sujets (une Allemagne politique et sociale moins connue) que je traite sur ce blog.

Riches et pauvres en Allemagne

Le ministère des affaires sociales et du travail a présenté l’essentiel du troisième rapport sur la pauvreté et la richesse en Allemagne. Il ne diffère que de peu des rapports des années 2001 et 2005 :

L’écart entre riches et pauvres continue de s’agrandir. Une partie grandissante de la population doit réduire sa consommation. Il y a souvent un lien entre pauvreté d’un côté et une moins bonne formation et une mauvaise santé de l’autre.

En 1998, un couple avec enfant(s) sur dix est pauvre, en 2005 c’est un couple avec enfant(s) sur cinq.

En tenant compte de l’évolution des salaires bruts et des prix des produits de consommation, le salaire réel par salarié a diminué de 4,8% entre 2002 et 2005.

A la capitale de l’Allemagne, plus qu’un enfant sur trois doit vivre de Hartz-4.

La situation sociale des enfants à Berlin reste dramatique. Plus de 170.000 enfants et adolescents vivent dans un ménage qui a comme seul ressource l’allocation Hartz-4.1

Le travail temporaire, des salaires bas

Dans les années 90, environ un quart de la population active travaille dans les secteurs des bas salaires, en 2002 ce sont 35,5%, et en 2005, 36,4% y travaillent.

Dans le même temps, les revenus (salaires, primes, stock options etc. …) des dirigeants des 17 plus importantes entreprises du Dax2 ont considérablement augmenté entre 2001 et 2005 (à peu près 37%)

Le travail temporaire et le travail à temps partiel remplace de plus en plus le travail à temps plein en CDI. Il procure des salaires bas. En travaillant avec ces contrats précaires, le risque de pauvreté augmente significativement.3 Les employeurs n’acquiescent pas ce constat. (Ếtonnant ?) Et pourtant :

En 2002, 326.295 personnes ont un travail intérimaire, en 2007 elles comptent déjà 731.152.4

En 2007 il existe 20.800 entreprises de travail temporaire ce qui représente une augmentation de 21% par rapport à l’année précédente (17.200 entreprises de ce type en 2006).

En juin 2009, la fondation Böckler ajoute les intérimaires à tous les CDD et trouve comme résultat le chiffre impressionnant de trois million salariés précaires. Ces trois millions sont les premiers à perdre leur job dans la crise, et ils glissent rapidement dans le dispositif de Hartz-4, souvent sans passer par une période d’allocation de chômage (l’équivalent de l’ARE en France) faute de droits insuffisants.5 Les licenciements dans ce secteur sont considérés comme un pré-indicateur de la vague des licenciements qu’attend l’Allemagne.6

Wilhelm Adamy, responsable du service politique du marché du travail du DGB7, s’exprime dans une chaine de radio (Radio Lora Munich) à propos d’une étude récente de la fondation Böckler concernant le travail temporaire dans huit pays européens8. Dans ce rapport, l’Allemagne est la mauvaise élève de la classe :

Le travail temporaire en Allemagne a scindé le marché du travail en deux classes, dont la classe en bas – le travail intérimaire – remplace le travail régulier. Les conditions de travail dans le secteur du travail temporaire sont dures. Un travailleur temporaire sur huit doit recourir à l’allocation de Hartz-49, car son travail à temps plein ne lui apporte pas le minimum vital pour vivre. De plus on est devant le paradoxe suivant: le nombre (officiel) des chômeurs a baissé, pendant que le nombre des allocataires de Hartz-4 (qui est d’abord une allocation de chômage (S.M.)) a augmenté. La raison réside dans le fait que de plus en plus de salariés ont besoin de cette allocation car leur salaire est insuffisant. Aujourd’hui on est chômeur tout en travaillant. Ou on n’est pas chômeur mais n’a pas de travail – grace aux radiations nombreuses ou tracas administratifs.  L’État doit rajouter 500 millions euros pour que les salariés du travail intérmaire puissent survivre des „fruits » de leur travail à temps plein. C’est l’argent des contribuables qui finance la „compétitivité », ou plus justement l’augmentation de rentabilité des entreprises du travail temporaire et des entreprises qui font appel à elles. À travail égal, l’intérimaire est moins payé que son collègue en poste stable. Le travail temporaire ne sert donc plus à mettre à disposition des pompiers sur le marché du travail, mais à augmenter les profits tout simplement.

La division : les uns contre les autres

L’intérimaire, espérant être embauché un jour par l’entreprise à laquelle il est loué, se défonce au travail et est en compétition avec son collègue en CDI qui, de son côté, angoisse de voir un salarié moins cher que lui travailler comme un fou, de peur à être licencié pour être remplacé par son collègue au rabais. L’espoir du premier n’est pas fondé pendant que la crainte du deuxième l’est.

(En Allemagne on parle de „l’effet de colle » -  dans la théorie, l’intérimaire fait ses preuves dans l’entreprise qui l’embauche par la suite. Cet effet s’est avéré quasi-inopérant. En revanche, l’employé en CDI, plus cher que son collègue précaire, peut effectivement perdre son job ce qui fait augmenter le profit de son ex-patron. S.M.) L’intérimaire qui est le „pompier » d’un marché du travail imprévisible, qui doit s’adapter très rapidement aux conditions de travail changeantes, des lieux de travail qui varient et qui subit la précarité et l’incertitude, devrait logiquement être rémunéré en conséquence, c.-à.-d. mieux que son collègue en poste stable. Nous sommes étonnés que le CDU/CSU, le parti du gouvernement, refuse d’introduire un salaire minimum pour empêcher que des „syndicats chrétiens » font du dumping social des salaires minimum que le DGB (Deutsche Gewerkschaftsbund, Fédération des syndicats allemands) a négocié. (Parole encore bien modérée du syndicaliste)

L’intérimaire en Allemagne n’a pas de prime de risque de précarité10, et en Allemagne il n’existe pas un salaire minium légal. Même chez nos voisins néo-libéraux outre-Manche, il y a le principe de salaire égal pour le même travail.

Un exemple du travail temporaire : Nettoyage B+K

(La pauvreté d’aujourd’hui est le terrain de la pauvreté des retraités de demain)

3,56 euro / h, c’est le salaire d’un agent de nettoyage dans cette entreprise qui est également prestataire de service du Bundestag.11 Les salariés ne sont plus payés par heure, mais par pièce nettoyée. En demandant des explications à la direction de B+K en précisant qu’il s’agit là d’une violation contre la loi du salaire indécent, la réponse fut brève et laconique : si l’employé(e) n’est pas capable de travailler plus vite, il ou elle ne serait pas à sa place. En outre, le personnel peut soi-disant augmenter son salaire en ramassant des bouteilles vides consignées dans les chambres, et il y a aussi du pourboire (la direction texto). B+K a des contrats d’entretien avec des centaines d’Hotels de luxe en Allemagne.12 (On a l’impression de retrouver le capitaliste exploiteur caricatural du 19e siècle avec ses travailleurs qui fouillent les poubelles pour survivre).

Le travail temporaire pour casser la grève

L’exemple suivant est emblématique. Dans une clinique psychiatrique privée à Bad Salzuflen, une ville à côté de Düsseldorf, (la „Lippische Nervenklinik »), le personnel soignant s’est mis en grêve en mai 2009 afin de se battre pour un salaire conventionné des cliniques du service public, négocié avec les syndicats de ce secteur d’activité. Alexander Spernau, petit fils du fondateur de cette clinique et directeur général depuis 2005, n’a pas la fibre de la négotiation; il refuse tout dialogue avec les salariés. La grève s’endurcit, et fin juillet M. Spernau exclue 30 personnes du personnel soignant, une équipe de 110 personnes; plus tard il en exclue encore 10. Les salariés qui ont fait la grève pendant trois mois pour rien et qui retournent au travail, l’ont découvert à leur retour. On leur a enlevé les clés et les vêtements professionnels.

Pire encore, le directeur Spernau a fait appel à une entreprise du travail temporaire pour remplacer ses salariés indociles, et ni l’entreprise du travail temporaire ni Spernau se sont arrêtés au détail juridique que cette façon d’agir est formellement interdit par les contrats  du travail temporaire : les intérimaires n’ont pas le droit de se faire employer pour briser une grève. Un secrétaire du syndicat Verdi s’exprime : „Je connais pas mal d’employeurs dans l’environnement des cliniques qui sont des néo-libéraux, mais une telle obstination est exceptionnelle. »13 Quant au directeur Spernau, le syndicaliste a la parole franche : „Il (Spernau) profite de tous les avantages du système et se procure un avantage concurrentielle en maintenant les salaires bas, bien plus bas que ce qui se fait normalement dans ce secteur d’activité. » Spernau renchérit : „Ils peuvent faire la grève pendant trois ans – il n’y aura pas de salaire conventionné. »

Dans cet exemple, tous les ingrédients du néolibéralisme sont présents. La brutalité, les rapports de force comme seul langage de communication, le mépris, la course à toujours plus de profit par le nivellement des salaires vers le bas. De plus, les 40 soignants exclus se trouvent dans une situation impossible : ils ne peuvent pas travailler, ils ne sont pas licenciés, ils ne sont pas payés. Leur travail est désormais fait par des intérimaires qui de plus ont probablement un salaire bien plus bas. Cette situation ne semble pas très légale, mais qui a l’argent pourra aussi s’offrir les avocats nécessaires.

Le système écrase systématiquement les gens14

Des salaires de dumping social, pas de contrats conventionnés, pas de protection de licenciement. Les syndicats dénoncent l’abus du travail temporaire. Klaus Dörre, sociologue du travail, répond aux questions de la Sueddeutsche. (un journal) Ce qui ressort de cette interview sont les faits suivants :

  • Le travail temporaire est le travail de l’avenir.
  • Le travail temporaire est devenu un instrument pour assurer plus de profit à court terme
  • Les travailleurs temporaires ne sont plus des personnes sans qualification. Un quart est diplômé, aussi de l’enseignement supérieur.
  • Les employeurs ne font plus appel au travail temporaire pour faire face à des pointes de production. Les intérimaires travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs, comme le secrétariat, ingénieurs…
  • Les employeurs font appel aux intérimaires pour contourner la protection le licenciement.

Chômage partiel (Kurzarbeit)

Qu’est le chômage partiel ?

Une entreprise peut organiser du chômage partiel (ou travail à temps réduit) si elle a une perte significative de commandes ce qui conduirait dans des conditions normales (= hors crise) à des licenciements. En chômage partiel, le salarié reste dans l’entreprise, l’Agence de travail paie une partie du salaire au chômeur partiel ce qui permet à l’entreprise de garder le salarié et ses compétences, au gouvernement de maquiller les statistiques du chômage, et au salarié un espoir de garder son travail. (Le chômeur partiel n’apparaît pas dans les statistiques du chômage !) Or, le chômage partiel est limité dans le temps (le temps prévu est de 6 mois; il peut aller jusqu’à 24 mois dans des conditions particulières). Si l’économie ne repart pas très bientôt, les 720.000 salariés au chômage partiel vont pointer au chômage pour de bon. Prévoyant, en vue de cette perspective réaliste, l’agence fédérale du travail a embauché 5000 collaborateurs supplémentaires pour faire face à cette situation future.15 Avant les élections néanmoins, les politiques parlent d’une „timide reprise » de l’économie, tout en comptant avec une grosse vague de licenciements dont il ne faut surtout pas parler pour ne pas brusquer l’électeur bercé dans de faux espoirs.

Communiqué de presse du 4 mars 2009 de la Bundesagentur für Arbeit (extraits) :

16.900 entreprises ont déclaré du chômage partiel pour des raisons conjoncturelles, ce sont 6300 de plus qu’en janvier et 15.700 de plus qu’en février 2008. Le nombre de travailleurs à chômage partiel s’élève à environ 700.000. C’est un plus de 409.300 par rapport au mois précédent et un plus de 684.400 par rapport au mois de l’année précédente. [...]16

Les chiffres du chômage – ils mentent comme ils respirent

„En mai 2009, le nombre de chômeur a baissé. Il s’élève à 3.458.000″, triomphe-t-on dans les médias.

Trois astuces pour ce tour de prestidigitation

  1. Tous ceux qui cherchent du travail et qui sont suivi par un organisme privé ne sont plus comptés dans les statistiques.
    Justification : Ils se trouvent dans une „mesure de travail ».
    Gain : plusieurs centaines de milliers
    (Cette „mesure de travail » n’est rien d’autre qu’un entretien de 10 à 30 minutes toutes les deux semaines avec un conseiller)
  2. La „règle de 58″
    Un chômeur âgé de plus de 58 ans qui n’a pas trouvé du travail depuis un an est éjecté des statistiques.
    Justification avancée : Cette catégorie de chômeurs est „incasable ».
    Gain : 400.000
  3. Un chômeur qui est malade n’est pas compté.
    Justification : Il est malade.
    Gain : plusieurs centaines de milliers

Olaf Scholz, SPD, ministre du travail, affirme devant les journalistes : Ces chiffres sont publiques, compréhensibles, nous jouons la transparence.

Stefan Sell,  économiste à l’université, précise : Ces chiffres „publiques » ne sont connus que par une poignée d’initiés. Seul le chiffre le plus bas sort dans les médias.17

Tout va bien. Bonne rentrée, les amis en Allemagne.

1 Tagesspiegel, 12/08/2009
2 DAX = Deutscher Aktien Index, un indice des actions allemandes
3 Die Welt – Prekäre Beschäftigung (19/08/2009)
4 Bundeszentrale für politische Bildung
5 Rapport Böckler juin 2009, document pdf
6 Indicateur de la crise – Les intérmaires paient en premier – teleboerse.de
7 DGB = Deutscher Gewerkschaftsbund – fédération allemande des syndicats
8 Radio Lora München, podcast, mp3
9 Dans ce chiffre „un sur huit », les intérimaires à temps partiel ne sont pas comptés !
10 Adamy fait allusion aux 10% de prime de précarité pour les salariés CDD en France
11 Prestataire de service du nettoyage du Bundestag continue à payer des salaires de misère (spiegel.de), 14/06/2009
12 Prestataire du Bundestag continue à payer des salaires dumping. (Der Spiegel, 14/06/2009)
(Bundestag récidiviste – voir article „Bundestag méprise des agents de nettoyages avec des salaires de misère« , dans Der Spiegel du 11/05/2007)
13 Mindener Tageblatt du 19/08/2009
14 Süddeutsche Zeitung, (19/08/2009)
15 L’agence fédérale recrute 5000 collaborateurs en réaction à la crise économique – Nürnberger Nachrichten, mars 2009
16 720.000 travailleurs à temps réduit – source: Bundesagentur für Arbeit
17 Das Erste – Panorama (première chaîne de télévision allemande), 04/06/2009

9 Responses to “Le travail en Allemagne – la rentrée 2009”

  1. Marie-h dit :

    Hello !!! Oui cela fait longtemps que l’on n’a pas pu lire ta prose si intéressante !
    Donc pour en revenir à ton sujet: j’ai mon chemin depuis le call center où j’ai commencé à travailler en arrivant à Berlin et suis responsable RH dans une GmbH eöployant 50 personnes.
    Au début, nous ne proposions que des salires de misère ( Hungerlöhne) aux nouveaux arrivants, à savoir 1200 eur bruts ( 900 nets) pour 40h/sem. Le salaire de la honte. J’avais honte de devoir embaucher des gens à ce niveau. Depuis peu, nous avons relevé la barre (1400-1600) parce qu’il est impossible d’avoir des gens motivés à long terme avec un salaire pareil ( avec ce nveau salire, c’est kif-kif). Le pourcentage d’arret maladie est d’ailleurs plus élevé chez les travailleurs à salires bas que chez les autres: CQFD.
    Toujours est-il que l’État se fiche complètement de savoir ce que gagnent les gens, pourvu qu’ils ne soient plus dans les stats du Jobcenter. Et je trouve cela grave. De ce fait, il est évident que les patrons jouent le jeu en nivellant les salaires par le bas ! Pour une place, il y a pléthore de candidats, donc, celui qui demandera le moins ( à qualités égales) sera embauché.
    D’ailleurs, j’aimerais lancer un appel à tous ceux et celles qui vivent en Allemagne et qui vont chez le coiffeur! SVP, n’allez pas dans les salons où le prix d’une coupe pour dames est infèrieur à 30 eur! Pensez à ce que gagne la sympathique coiffeuse qui s’est occupée de vous ! Appel au boycott !

  2. unionsbuerger dit :

    Ce qui rassure ce sont les progres de DIE LINKE.

  3. Stephan M. dit :

    Hello Marie-h,

    content de te voir ici.

    Oui pendant l’été j’ai été absent, et à la rentrée j’ai eu des soucis d’ordinateur ce qui m’a pris pas mal de temps. Ensuite j’ai migré sur Linux, adios Microsoft, il était temps que je m’en sépare. Mais je vais reprendre « ma prose », c’est dans mes projets !

    Toujours est-il que l’État se fiche complètement de savoir ce que gagnent les gens, pourvu qu’ils ne soient plus dans les stats du Jobcenter.

    C’est exactement ça. Combien de fois ai-j’entendu parler des politiques de (presque) tout bord et journaleux dans le vent qu’un salaire minimum légal détruira du boulot et qu’il vaut mieux avoir un travail que de ne rien faire. Ce serait déjà bien pour l’estime de soi (mantra du discours dominant, ce « raisonnement » me sort par les trous du nez). Savent-ils vraiment de quoi ils parlent ? Estime de soi. Que dire d’un travail avec lequel on reste sous le seuil de pauvreté en faisant 40 heures par semaine, qu’est-ce qu’on doit avoir comme estime de soi dans ce cas ? ! La réalité dit : ton travail vaut tellement peu qu’il ne mérite pas de te nourrir. Va faire la manche au Arbeitsamt pour survivre. Bonjour l’estime de soi, bonjour l’absence d’estime de la part de ceux qui embauchent pour des salaires de misère. Au contraire, il est temps que ce type de travail disparaisse.

    Travailler pour travailler, pour ne pas subir le harcèlement social ?

    Soit le travail est important et apporte une valeur à la société, donc on le paie en conséquence, soit il n’est pas important, alors ce n’est pas la peine de le faire. Le travail n’est pas une valeur en soi. Il serait grand temps de se poser les bonnes questions sur le sens du travail, vu qu’il n’y en a pas pour tout le monde. La productivité va continuer à monter – produire plus avec moins – et les licenciements en Allemagne vont commencer avec un décalage d’un à deux ans par rapport à la crise économique, avec les mesures de la Kurzarbeit (travail subventionné à temps réduit).

    La France aussi prend le chemin du « mieux que rien », avec les stages, la précarisation institutionalisée par le RSA, le travail morcelé. Il nous reste à résister.

    Je m’associe à ton appel, même si ne n’ai plus beaucoup de cheveux. ;-)

    Bon courage, et à +.

  4. maguy dit :

    Cher Stefan
    En effet, j’ose dire que je ne travaille que pour l’argent !

    Si on ne paie pas, je ne travaille pas, et basta !

    Bonjour l’estime de soi, bonjour l’absence d’estime de la part de ceux qui embauchent pour des salaires de misère. Au contraire, il est temps que ce type de travail disparaisse

    Comment peut-on se valoriser en bossant et en ne gagnant rien ? Comment peut-on en être fier ? « plutôt que ne rien foutre ? »
    Il faut oser dire « je vis avec hartz IV et je t’emm… je VIS !
    P.S. Je vis comme Stefan, pas vu de coiffeur depuis.. 9 ou 10 ans !

  5. Stephan M. dit :

    Et ça ne se voit pas ! ;-)

  6. france en allemagne dit :

    je découvre ton blog ce soir.
    C’est passionnant, continue de publier !
    merci et à plus

  7. MKL dit :

    En France, une mesure similaire au Kurzarbeit, est en place sur 400 PME depuis 13 ans : la semaine de 4 jours à la carte (loi expérimentale de juin 1996 que G. De Robien avait fait voter sur les conseils de Pierre Larrouturou).

    La grande différence est qu’elle devait être appliquée à toutes les entreprises, y compris celles qui sont en parfaite santé économique, dans le but véritablement de créer des emplois en masse (et pas seulement de « limiter la casse » en cas de crise).

    Mamie-Nova, Fleury-Michon… concessionnaires, auto-écoles, entreprises artisanales regroupées en réseau, labos de recherche, petites SSII informatiques… sont toujours actuellement à 4j s’en portent très bien (15000 emplois CDI/temps plein créés/préservés).

    Principe :
    - Pas de baisse de salaire jusqu’à 1500€ nets/mois – 3% max au-delà
    - coût pour l’entreprise si 10% embauche : 0 (exonération de cotisations Unédic)
    - coût pour l’état (au niveau macro-économique) : 0 (étude Caisse des Dépôts)
    - estimation de nombre d’emplois en CDI/temps plein après généralisation : 1,6 MILLIONS min. (étude Ministère du Travail)

    Cette mesure doit être généralisée en lieu et place des 35h (dont Larrouturou prédisait l’échec dans livre : « 35h, le double piège » en 1998 !) et de nos mesurettes de chômage partiel, inefficace et ruineux pour l’état.

    Détails du concept :
    http://www.nouvellegauche.fr/vaincre-chomage/

  8. Lastactionseo dit :

    Lastactionseo…

    Vielen Dank für das freischalten des Kommentars….

  9. chasey dit :

    Quand la mauvaise fée Précarité se penche sur un berceau, en France, elle voue l’enfant au malheur sanitaire, scolaire, social, culturel, familial. Les deux millions d’enfants qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté (950 euros par mois, après les transferts sociaux) dans notre pays cumulent les inégalités et subissent un déterminisme social effrayant.
    « De jeunes mamans sortent aujourd’hui de la maternité sans savoir où elles vont trouver un abri pour le soir même. Dans ce cas, la femme est fragile, le lien entre elle et son bébé a du mal à se mettre en place, c’est à ce moment que de nombreux placements à l’aide sociale à l’enfance sont décidés.