Il y a certaines décisions qui se font sans aucun problème et très rapidement, comme celle des députés allemands, qui s’offrent une augmentation de leur salaire de 9,4% sur deux ans. À partir de janvier 2008, leur revenu augmente de 7009 à 7339 euros par mois, et en début 2009 on rajoute encore 329 euros, que qui nous fait 7668 euros.
La prime de 3720 euros par mois non imposable reste inchangée.
Leur retraite, très confortable, et pour laquelle les députés n’ont pas besoin de cotiser, se verra très légèrement à la baisse, mais pour compenser ce petit désagrément, ils ont désormais droit à une retraite après une seule année de labeur, au lieu des 8 années dans l’ancien régime.
Ce cadeau s’auto-offert aurait amélioré l’ambiance dans la grande coalition. Je n’ai aucun mal pour le croire. Pour mettre de l’ambiance, un peu de fric parfois fait des miracles !
La « Hamburger Morgenpost » nous révèle aujourd’hui même(1) que 142 des 613 parlementaires à Berlin ont des revenus complémentaires par des « jobs d’appoints », à hauteur de 5,8 millions euros (de janvier à septembre 2007, l’année n’étant pas encore fini !). Cela fait en moyenne 54.460 euros de complément par député qui travaille à coté, par an.
En même temps, les quelques avancés sociaux, qui seraient un réduction de la casse sociale appelée “ agenda 2010 ”, conçu par l’ancien chancelier SPD, Gerhard Schröder, comme
- une éventuelle augmentation de l’allocation chômage pour des chômeurs seniors
- une éventuelle meilleure réforme contre le chômage
- une éventuelle introduction d’un salaire minimum
- une éventuelle réintroduction de la prime de navette (trajet pour aller au travail)
et qui sont discutés dans le gouvernement depuis un certain temps, sont remis aux calendes grecques.
N’oublions pas les augmentations d’impôts, l’imposition des retraites, l’augmentation de prix dans l’alimentation (beurre 43%, lait 13,5%, aliments en général 2,7%), l’électricité qui coûte 7,4% plus chère, une stagnation des allocations chômage, l’essence, et une augmentation des salaires qui reste bien en dessous de l’inflation pour le commun des mortels, ce sont des éléments qui mettent moins l’ambiance pour le peuple.
Dans une interview à la radio j’apprends que seul les députés du parti “ Die Linke ” (La Gauche), sans exception, donnent une partie de leur salaire confortable dans un fond commun qui finance des projets sociaux. Un acte qui parle plus que toutes les belles paroles politiciennes.
Rien d’extraordinaire dans ce communiqué, on prêche pour se serrer la ceinture, et on trinque pour l’augmentation que l’on s’est accordé pour soi-même. Nous avons l’habitude.
Sources:
Hamburger Morgenpost
Deutschlandradio (Kontrovers, émission du 12/11/2007, « Zumutungen für die Bürger… »)
(1) Berliner Morgenpost
