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Quand un mouvement social est dans le collimateur du pouvoir en place, tout prétexte est bon pour pour ne pas respecter la loi, ne pas suivre une décision du tribunal et faire pression sur un journaliste qui ose faire son boulot de journaliste.

Communiqué de presse du FSK – 22 juillet 2008

Malgré une décision du tribunal, la police et le Parquet refusent de restituer du matériel informatique et des données journalistiques saisi qui sont protégées par le droit de la presse.

Le 11 juin 2008, un collaborateur de la chaîne FSK(1) fut réveillé pendant une heure matinale par huit policiers, l’arme de service à la tempe. La raison de ce doux réveil était une enqête pour une escroquerie supposée à caractère mineur et privé sur internet. Lors de la perquisition, les fonctionnaires ne se sont pas bornés aux mesures nécessaires dans cette enquête. Ils apprirent à l’accusé d’être au courant de ses agissements dans la radio FSK et qu’il aurait, en collaboration avec celle-ci, organisé le 1er mai de cette année une contre-manifestation à la manifestation nazi qui a eu lieu à Hambourg-Barmbek. À part de choses diverses qui n’avaient strictement rien à voir avec l’escroquerie reprochée, un ordinateur qui sert d’outil de travail pour la production du magazine de programmation de la FSK fut saisi. À l’opposition faite en s’appuyant sur le droit de la presse et en présentant une carte de presse, on récolta la réponse lapidaire: « Vous pouvez faire un recours. » Ce qui fut fait de la part de tous les journalistes concernés avec l’aide d’un avocat qui représente les intérêts de la radio FSK.

Jusqu’à ce jour, la police n’a pas rendu l’ordinateur avec lequel le magazine de programmation est produit, et ceci malgré une décision du tribunal d’instance dans laquelle est constatée que la confiscation de l’ordinateur n’a rien à voir avec l’affaire en cours est de ce fait déboutée. Depuis maintenant 20 jours (+ 11 + 9, ndt.) la police garde illégalement des données de la FSK et du matériel informatique du journaliste concerné par la perquisition. La FSK a demandé au Parquet, quel service de la police ont accès aux données protégés par le droit de la presse et avec quelle justification. Ces demandes ont tout simplement été ignorées.

La police de Hambourg agit en dehors des limites juridiques, cela apparaît de façon claire par leurs activités contre la radio FSK et ne semble pas être concernée par une décision de justice. Il est consternant que nous n’avons point de possibilités d’agir contre ce comportement. La FSK compte faire une plainte intérieure des services de police pour inaction à la suite de la décision du procureur.

Avec les incidents lors de la manifestation anti-nazi le 1er mai de cette année, le cambriolage de la « Rote Flora »(2) le 6 juillet et le comportement envers la radio FSK il est temps de mettre les responsables politiques et du sénat devant leurs responsabilités et d’exiger le respect des lois dans les actions policières et une surveillance de leurs services.

Toute déclaration de solidarité, entre autre de la part de journalistes, nous soutiendra.

Sources: freie-radios.netradio FSK

Auteur: FSK

Droits: CC

(1) « Freies Sender Kombinat » est une radio libre non commerciale à Hambourg. Elle a une portée technique de 1.680.000 auditeurs.
(2)La « Rote Flora » (Flora rouge) est un centre culturel autonome qui organise maintes fêtes en ville, d’actions d’art, brocantes…

One Response to “Hambourg: Police et Parquet refusent de restituer des données protégées par le droit de la presse”

  1. Stephan M. dit :

    Le journaliste embêté par la police a eu le malheur d’avoir un homonyme éloigné qui aurait fait un achat frauduleux sur internet. Puisque le droit de la presse protège les sources d’information de la presse, il aurait été difficile voir impossible de jeter un coup d’oeil sur les documents journalistiques convoités, connaître les adresses d’informateurs et d’autres contacts. (Et informer sur une manifestation nazi et sa contre-manifestation dérange toujours, ce n’est pas bon pour l’image de la ville. En revanche, à ma connaissance, aucun des manifestants nazi n’a été dérangé par la police. Mais informer les citoyens sur ces choses, c’est beaucoup plus grave que la manif nazi elle-même. Ce sont les anti-nazis et les journalistes qui informent qui sont les plus dangereux pour la société.) Cette affaire mineure d’achat sur internet était donc l’occasion de contourner la protection de la presse. On confisque les ordinateurs et les fouille tranquillement, note soigneusement les « éléments douteux » et les met dans un des nombreux fichiers de surveillance. On rend le matériel et les données quand on veut (si on veut), le juge peut toujours causer, on en a rien à faire. Quelqu’un a dit « démocratie » ?